mardi 23 décembre 2008

Let it snow !

Michel Tremblay a beau avoir quitté Montréal aux premiers flocons pour se prélasser à Key West, la vie au Québec continue sans lui. La règle étant de profiter de l'hiver et sortir malgré ... malgré tout ! S'arracher au confort douillet des 20° intérieur, superposer les quatre ou cinq couches de laine réglementaires pour se jeter au bas de l'escalier glissant ou enneigé : "une expérience à vivre" comme le dit si bien le site internet du vieux Montréal.

La journée, le trottoir devenu patinoire devient "expérience" sympathique et solidaire. Une lente vieille dame jette du sel d'un gobelet avant de poser le prochain pas, une conversation spontanée entre piétons inconnus se moque gentiment d'un cycliste remontant difficilement sa bicyclette sur la pente du garage mais, enfourchant sa monture et, déjà au coin de la rue, il nous "jette la main" d'un air vainqueur ! "Soyez prudents !" dit la dame du dépanneur ... Et comme il ne sert vraiment à rien de râler (comme un français?) : patience. Gratter le pare brise de la voiture et les phares, pousser lorsque le véhicule patine, enfiler manteau et tuque pour fumer une cigarette dans le vent, aucune épreuve ne semble agacer les québécois. Révolution tranquille, on comprend mieux, vu de l'intérieur.

Dehors, la fête continue ! En décembre sur le vieux port de Montréal, cinéma en plein air (le programme précise tout de même d'apporter des couvertures), patinoire, camping urbain (!) (je cite : "Camping hivernal urbain. C’est sur lîle Bonsecours que les valeureux campeurs monteront leur tente et se prépareront à passer une nuit très particulière. Prétexte à la fête, ce rassemblement débutera par un 5 à 7 au Bar d’Hiver situé à deux enjambées de raquettes du campement.") mais aussi bar igloo, concerts et feux d'artifices tous les samedis ! J'avoue ne plus très bien savoir si je tapais des moufles luttant pour retrouver une sensation de doigts, ou pour encourager les musiciens qui s'excusaient en riant du désaccord des instruments à jouer "justes" par - 20° ! Un peu après 20 heures, dans le flot de la transhumance d'après feu d'artifice (pour les plus frileux et dont je fais évidemment partie) les enfants ravis et fatigués se prélassent, vautrés sur leur luge que trainent les parents ...

mercredi 17 décembre 2008

Musique

Les Trois Accords : "Loin d'ici"




Mes Aïeux : "Dégénération"

dimanche 14 décembre 2008

vendredi 12 décembre 2008

Adhérence et vocabulaire

Fidèle au poste, la neige tombe et avec elle de nouveaux mots comme ...

Le grésil : Le grésil est une précipitation formée de pluie totalement gelée après être passée dans une couche épaisse d'air sous zéro. Les grains de glace ne dépassent pas 5 mm de diamètre, sont généralement sphériques, et rebondissent... ; période transitoire entre neige et pluie verglaçante... (ne surtout pas confondre avec la grêle)




37 et demi de semelle ne suffisent pas. Le message est clair. Sous l'inévitable manteau blanc - loin de me plaindre, je sais que l'an passé à la même date 73 cm de flocons étaient déjà tombés - mais tout de même, une belle "bordée de neige" de 25 cm en début de semaine ... alors que 5 cm étaient annoncés et beaucoup plus envisageable pour une débutante...

La belle neige poudreuse fait place au grésil, suivie de près par une pluie glacée en attendant l'inévitable retour de ... la neige ... Tout ça s'entasse donc gaiement mais la lutte s'organise. Pneus neige obligatoires dans quelques jours sur les routes du Québec ; cela évitera les crissements lugubres (de dents ?) et de véhicules désespérément immobiles, même si les conducteurs se garent désormais en épis, sensés faciliter le départ et le déneigeage de leur précieuse auto (et peut être éviter aussi les envolées de bouillies brunes au feu vert ?). Difficile d'imaginer l'organisation du déblayage. Pour la seule ville de Montréal, la neige donne, nuit et jour, du travail à 3000 personnes. Mini tracteurs pour les trottoirs, immenses déneigeuses œuvrant en binômes pour la chaussée, camions ramassant la neige et au moins une pelle par habitant !

Sujet de réflexion : les charmants escaliers sont gelés et enneigés ; faut il alors laisser un tapis de neige pour éviter de glisser ?





Donc, beaucoup la pousse et la repousse mais peu la ramasse cette belle neige ! Du balcon tombe par pelletées de quoi couvrir les escaliers, de l'escalier, la neige atterrit sur le petit chemin des piétons, des voitures, volent de quoi encombrer chaussée et trottoir ... Digne des Shadoks ou du bouton de Lost à presser toutes les 108 minutes ...
J'ai beau plaindre très sincèrement les automobilistes tout en souriant de ne pas en faire parti, le quotidien du piéton est ... rude.
Des trottoirs et chaussées si spacieux à mon arrivée, résiste un petit sentier où il fait souvent bon marcher en file indienne ; courtoisie et prudence de rigueur. Les piétinements salissent le petit chemin et ... fond la neige ! Le sentier maronnasse et flic flocant aux mous et blancs talus dissimulent (mal) les plaques de verglas. Impossible de baguenauder et malgré l'attention prêtée à chaque pas, les dérapages sont soudains et incontrôlables. Dangereuses envies de grandes enjambées, de vitesse ou de rallier un point à un autre, tout simplement. Patience ! Une pensée pour le pitoyable (dit on) service des urgences de Montréal dégrise illico. Humilité nécessaire à la traversée citadine.






Le parc, un peu délaissé, est préservé, la neige propre, magnifique absorbe le bruit. Une couche de glace enrobe chaque branche, chaque petite feuille, les arbres brillent ! J'attends presque qu'ils tintent tellement ils semblent de cristal. La neige crisse sous les pas comme du coton. Peu de promeneurs, si ce n'est un skieur de fond et quelques bibendums accompagnés de quadrupèdes visiblement ravis de s'ébattre en dehors de l'enclos réservé.





Emmitouflée (à grand renfort de diverses épaisseurs, on s'en doute), la chapka abritée par une capuche, qui n'a rien de décorative mais calfeutre l'espace de la nuque qui sinon, offrirait quelque prise au vent ou à la neige, le godillot mal assuré, la moufle couvrant le gant, la truffe humide, ainsi se promène -t-on aujourd'hui dans les rues de Montréal ...