jeudi 30 avril 2009

mardi 17 mars 2009

Le printemps



Souhaité, attendu ... supplié ? Je reste sur mes gardes, mais les signes sont là : le printemps arrive !

Haa, ce premier dimanche ensoleillé, 6 merveilleux degrés complètement positifs et un beau soleil, fier dans un ciel bleu. Les rues se sont animées, les enfants se battaient pour un tour de bicyclette, libérés des manteaux accrochés aux balustrades ...



Aux balcons, sur les bancs, aux passages piétons, le montréalais, l'œil mi clos, offrait son sourire au soleil ... Incroyable ! Partout on avait sorti les chaises ; au deuxième étage, une vieille dame emmitouflée dans une "couverte", plus loin, sur d'autres balcons, un jeune homme travaillait sur son ordinateur, trois copines prenaient le café, des amis trinquaient à la bière en retroussant les manches ... Je croyais sincèrement mon quartier désert !



Les trottoirs enfin libérés de la neige et du verglas, j'ai pu marcher sans regarder mes pieds ... grisant ! Poursuivant mon expédition, je quittais le quartier Rosemont. Pourtant vivement recommandé, je me souvenais d'une première visite très décevante au marché Jean Talon ; c'était avant l'hiver. En arrivant, une odeur de grillade flottait dans l'air ...





Depuis une semaine, les oiseaux chantent. L'hirondelle (frileuse ?) se fait encore attendre mais corneilles, moineaux et mouettes s'en donnent déjà à cœur joie. Mais où étaient-ils tout ce temps ? Enfouis dans la ouate comme tous les sons et les odeurs ...
Le 21 mars il sera officiel mais d'après une source "du cru" considérée comme fiable, une -dernière ?- tempête est à craindre à la Saint Patrick. Aujourd'hui donc. Mais rien à l'horizon. La parade "4000 participants, 40 chars allégoriques et 45 fanfare" a lieu dimanche ...et comme dit un proverbe québécois :
«
On traversera la rivière quand on sera rendu au pont. »



« Si tu lances le bâton au castor, tu vivras heureux. »
« Quand on arrive au boutte, ça r'vire! »
« Il n'est jamais avril si le coucou ne l'a dit »
« Un chien regarde bien un Évêque »
« Pas besoin de vivre au Château pour le trouver beau »
« Quand mars entre comme un mouton, il sort comme un lion »

et mon préféré :
« Montre tes dents je veux acheter un cheval » ...

vendredi 27 février 2009

Autosatisfaction !

La météo sera-t-elle de notre côté ? ...


lundi 9 février 2009

Il neige à Montréal


Compression de la neige à l’aide d’un rouleau géant afin de permettre à des chevaux de tirer des billots sur la glace, sur la rivière des Outaouais, [1924]

Il neige à Montréal ou une autre manière de regarder tomber la neige


Depuis novembre 2008, 184,9 centimètres de précipitations sont tombées sur Montréal. Debouts, tout drette, Barack Obama, Adriana Karembeu, Pete Sampras, Nicolas Cage, Harrison Ford, Johnny Halliday et Zinedine Zidane, (se tenant la main ?) sont ensevelis. Ne dépasse que le pompon de leur bonnet. Et ce n'est pas fini, les marmottes sont unanimes, en moyenne 220 cm se précipitent icitte par hiver.




A notre arrivée, fin août, la banquière fut l'une des premières personnes a nous parler de l'hiver. Celui de 2008, racontait-elle, a coûté si cher, que la ville de Montréal a été contrainte d'emprunter de l'argent pour continuer à assurer un service de déneigement. Sans expérience de ce fameux hiver montréalais, je ne voyais pas très bien comment la neige pouvait devenir une histoire de gros sous (voir de très gros sous).

Impossible de m'imaginer alors, que pour l'année 2008, le coût moyen d'une tempête de neige avec une accumulation au sol de 25 cm est de 17 millions de dollars canadiens ! « Environnement Canada ». Là, les chiffres s'emballent, car, à en croire la « Ville de Montréal », le coût moyen de chaque centimètre de neige reçut par la ville au cours d'un hiver serait de 500 000 $ à 750 000 $. Un peu de poésie subsiste, aucune étude sérieuse sur le coût d'un flocon. En tout cas, le budget total prévu pour 2008 était de 127 millions et cette fois tout le monde s'accorde sur le déficit de 30 millions. La ville a donc, très logiquement, revu son budget pour 2009 : 130 millions de $ canadiens !




A partir du 15 novembre et pendant quatre ou cinq mois, selon les arrondissements, (sont- ils exposés à un hiver moins rigoureux ? Ou plus optimistes ?) certaines opérations de déneigement sont sous-traitées auprès d'entreprises privées rémunérées en « fonction du nombre de centimètres de neige que Montréal reçoit réellement au cours de leur contrat». (le « réellement » est mesuré par une station météo est-il précisé). Et pour ce qui concerne le transport de la neige vers les sites d'élimination, qui représente tout de même un budget annuel moyen de 76,2 Millions $ : « en général les entreprises externes propriétaires des camions ... sont rémunérées en fonction du nombre de mètres cubes de neige transportée et de la distance parcourue ». 50% de ces travaux sont effectués par la ville, l'autre moitié par des entrepreneurs privés.



Budget affecté au déneigement en 2008

Épendage 25,4 M$
Déblaiement 12,7 M$
Chargement 76,2 M$
Élimination 12,7 M$
Total 127 M$
L'enlèvement et le transport de la neige représentent, à eux seuls, plus de la moitié des coûts de déneigement.




C'est l'hiver à Montréal, la neige tombe, se précipite, innocente. Apprivoisée et appréciée en pistes de luges, en igloo et par moult jeux d'enfants, les adultes, eux, la traquent. Elle dégringole des balcons et escaliers à grand coup de pelles (1 634 547 habitants sur le territoire de Montréal : et à mon avis au moins autant de pelles à neige), travail d'amateur. Les professionnels, « cols bleus » pour moitié, organisent le combat : épandage, déblaiement et enfin élimination de la neige.




Plus de 170 épandeuses utilisent chaque hiver entre 120 000 et 135 000 tonnes de sels de voiries (en fait, du chlorure de sodium, le même composé que le sel utilisé en alimentation ) afin « d’assurer la sécurité routière et des piétons sur l’ensemble de l’île de Montréal ». Cruel pour toute chaussure en cuir non traité, mais aussi pour l'environnement ; créé récemment par la ville de Montréal, le « Bureau stratégie neige » ayant pour mandat « de procéder à l’élaboration du Plan de gestion des sels de voirie en conformité avec les recommandations d’ Environnement Canada ». Bonne nouvelle.


Sur les quelques 6550 km de trottoirs qui paraissaient immenses cet été ; les chenillettes, petits tracteurs carrés (au style bizarrement soviétique) poussent et créent un passage (plus ou moins sûr) pour les piétons. Seul à bord de cette machine valant la bagatelle de 146 000 $ un chauffeur, (je n'ai pas encore vu de femmes) souvent jeune, sympathique, dynamique, très engagé dans la lutte, si l'on en croit sa conduite passionnément nerveuse. Voisins et compagnons indissociables des chenillettes lors du déblaiement, les niveleuses et chasses-neige, poussent et repoussent la neige de concert, sur les (cette fois) 4100 km de chaussée.




La rue résonne de bip bip et comme enfant, je me précipitais au passage du train, c'est collée à la fenêtre que je découvre les gyrophares des énormes engins. Procession incroyable. Difficile au prime abord de saisir la chorégraphie. Énormes roues tordues à l'avant, l'engin qui dégage lentement la chaussée attrape immédiatement le regard, hypnotisant, il semble être le chef. Les amas de neige, comme autant d'icebergs malmenés par un brise-glace, se forment et couvrent presque les voitures des imprudents ou ignorants de la signalisation. Contrastant avec la lenteur déterminée de ceux qui progressent sur la chaussée, la chenillette que je peux maintenant reconnaître et nommer,œuvre comme un insecte. Une mouche du coche effectuant de nerveux allers retours sur le trottoir, redessinant un espace plus civilisé.

Environ 85 événements météo nécessitent une telle intervention chaque hiver. Cette neige, outragée, brisée, martyrisée est ensuite aspirée et recrachée par les souffleuses pour atterrir dans la remorque des tracteurs-chargeurs, ces gros trucks angoissants (rémunérés au volume transporté...) à qui l'ont doit tout de même trois morts dans la seule journée du 3 février 2009.



Accidents mortels reliés au déneigement à Montréal

2005 : 2 2006 : 0 2007 : 0 2008 : 1 2009 : 3


7 milliards de litres d'eau approximativement, (soit la consommation en eau de source et minérale bue par les français en un an ou l'équivalent du marché turc des eaux embouteillées en 2006) c'est ce que représentent les 13,5 millions de mètres cubes de neige transportés vers les sites d'élimination : 375 000 chargements de camion au cours d'un hiver. L'ancienne carrière St Michel dans l'arrondissement de Villeray, le plus important site d'élimination au Québec, peut recevoir jusqu'à 200 camions par heure au cours d'une des six opérations (moyenne par hiver) de déneigement. Les fondeuses à neige n'étant plus utilisées (depuis 1990) et le fleuve Saint Laurent épargné de cette pollution citadine depuis 1999, la neige enlevée « est soit déversée vers le système d’égout où elle fondra, soit entassée jusqu’à la fonte des neiges. ». Ainsi se termine la vie du flocon, traqué par plus de 3 000 personnes et un millier de véhicules, dans la ville de Montréal.



Dans la nuit de l'hiver
Galope un grand homme blanc.
Galope un grand homme blanc.
C'est un bonhomme de neige
Avec une pipe en bois
Un grand bonhomme de neige
Poursuivi par le froid.
Il arrive au village
Il
arrive au village
Voyant de la lumière, le voilà rassuré.

Dans une petite maison, il entre sans frapper.

Dans une petite maison, il entre sans frapper.
Et pour se réchauffer
Et pour se réchauffer
S'asseoit sur le poêle rouge
Et d'un coup disparaît.
Ne laissant que sa pipe
Au milieu d'une flaque d'eau
Ne laissant que sa pipe
Et puis son vieux chapeau.

Jacques Prévert

lundi 2 février 2009

Groundhog day !


Phil, ce matin

2 février : la chandeleur ! Le soleil brille, la température est douce : - 2° ; un avant goût de printemps ! Mais ce serait oublier : GROUNDHOG DAY !



Punxsutawney Phil de Pennsylvanie

Des milliers d'impatients attendaient aujourd'hui en Pennsylvanie (près de 40 000 personnes), en Nouvelle Écosse et bien sûr au Canada, le réveil de "Shubenacadie Sam", de la célébrissime "Punxsutawney Phil "- elle a tourné avec Bill Murray - et de la doyenne canadienne "Wiarton Willie." A 7 heures ce matin pour Sam et 8 heures pour ces lève-tard de Phil et Willie, les marmottes se sont donc réveillées de leur heureuse hibernation et le plus important, elles ont vu leur ombre : l'hiver durera donc au moins six autres semaines. Dire que si ces marmottes n'avaient rien vu, le printemps n'aurait pas tardé ..



Shubenacadie Sam, de Nouvelle-Écosse

Un espoir cependant, les marmottes se trompent ... en moyenne ... une fois sur deux !





Willie, la doyenne albinos d'Ontario

lundi 5 janvier 2009

Québec, la ville


Kebec, en algonquin "là où la rivière se resserre"




Château de Frontenac


Rue du Petit Champlain (?)



Sur la terrasse Dufferin, la "tire sur la neige" :

Recette de la coopérative des producteurs de sirop d'érable :

De sirop d'érable pur (au moins 176 ml ou 6 onces).
Une petite balle de neige ou une cuillère à thé de crème glacée à la vanille.
Un pot rempli de neige propre pressée * ou une grosse cuillerée de crème glacée à la vanille.

Faire bouillir le sirop d'érable pur dans une casserole profonde. Si le sirop fait trop de bulles, mettre une goutte ou deux d'huile végétale dans le sirop d'érable pur bouillant

Après qu'il ait bouilli 4 minutes, le vérifier en versant quelques gouttes sur une petite balle de neige. Quand le sirop colle à la balle et arrête de couler, il a atteint la densité convenable.
Appeler tout le monde et verser le sirop en petite ligne étroite sur la neige propre pressée. Ne pas verser tout le sirop en même temps. Régalez-vous à l'aide de cuillères ou enrouler autour de bâtonnets d'esquimau (popsicle).
* Une plaque de glace ou des cubes de glaces ne représentent pas de bons substituts pour faire de la tire sur la neige. Vous pouvez essayer de la glace broyée finement.







Du traversier Québec - Lévis.



1 kilomètre





Le château de Frontenac, l'hôtel le plus photographié dans le monde !


Toujours grâce à nos indispensables guides : Julie et Jérémie qui préfèrent garder l'anonymat.

Hockey, sport national

Finale du Championnat mondial de hockey junior :

Patrice Cormier sert une mise en échec à Viktor Ekbom devant le banc de la Suède.


Mise en échec : ou charge (bodycheck en anglais) est une technique défensive de base au hockey sur glace, autorisée depuis 1951, qui consiste à charger l'adversaire pour le gêner ou lui faire perdre la rondelle. Pour ce faire, les joueurs utilisent leur épaule, leur hanche ou leur bras. Extrait du conseil canadien de la sécurité : "
Selon l'Institut canadien d'information sur la santé, 8 000 personnes ont été traitées dans les salles d'urgence ontariennes pour des blessures liées au hockey durant la saison 2002-2003. Si on extrapole ce taux, plus de 25 000 personnes se sont blessées au pays. Sur les 8 000 personnes, 93 ont été hospitalisées, dont 15 qui furent envoyées directement aux unités des soins intensifs." "


mardi 23 décembre 2008

Let it snow !

Michel Tremblay a beau avoir quitté Montréal aux premiers flocons pour se prélasser à Key West, la vie au Québec continue sans lui. La règle étant de profiter de l'hiver et sortir malgré ... malgré tout ! S'arracher au confort douillet des 20° intérieur, superposer les quatre ou cinq couches de laine réglementaires pour se jeter au bas de l'escalier glissant ou enneigé : "une expérience à vivre" comme le dit si bien le site internet du vieux Montréal.

La journée, le trottoir devenu patinoire devient "expérience" sympathique et solidaire. Une lente vieille dame jette du sel d'un gobelet avant de poser le prochain pas, une conversation spontanée entre piétons inconnus se moque gentiment d'un cycliste remontant difficilement sa bicyclette sur la pente du garage mais, enfourchant sa monture et, déjà au coin de la rue, il nous "jette la main" d'un air vainqueur ! "Soyez prudents !" dit la dame du dépanneur ... Et comme il ne sert vraiment à rien de râler (comme un français?) : patience. Gratter le pare brise de la voiture et les phares, pousser lorsque le véhicule patine, enfiler manteau et tuque pour fumer une cigarette dans le vent, aucune épreuve ne semble agacer les québécois. Révolution tranquille, on comprend mieux, vu de l'intérieur.

Dehors, la fête continue ! En décembre sur le vieux port de Montréal, cinéma en plein air (le programme précise tout de même d'apporter des couvertures), patinoire, camping urbain (!) (je cite : "Camping hivernal urbain. C’est sur lîle Bonsecours que les valeureux campeurs monteront leur tente et se prépareront à passer une nuit très particulière. Prétexte à la fête, ce rassemblement débutera par un 5 à 7 au Bar d’Hiver situé à deux enjambées de raquettes du campement.") mais aussi bar igloo, concerts et feux d'artifices tous les samedis ! J'avoue ne plus très bien savoir si je tapais des moufles luttant pour retrouver une sensation de doigts, ou pour encourager les musiciens qui s'excusaient en riant du désaccord des instruments à jouer "justes" par - 20° ! Un peu après 20 heures, dans le flot de la transhumance d'après feu d'artifice (pour les plus frileux et dont je fais évidemment partie) les enfants ravis et fatigués se prélassent, vautrés sur leur luge que trainent les parents ...

mercredi 17 décembre 2008

Musique

Les Trois Accords : "Loin d'ici"




Mes Aïeux : "Dégénération"

dimanche 14 décembre 2008

Nostalgie ?












Le site de l'expo à Manhattan :
http://lane.stanford.edu/tobacco

vendredi 12 décembre 2008

Adhérence et vocabulaire

Fidèle au poste, la neige tombe et avec elle de nouveaux mots comme ...

Le grésil : Le grésil est une précipitation formée de pluie totalement gelée après être passée dans une couche épaisse d'air sous zéro. Les grains de glace ne dépassent pas 5 mm de diamètre, sont généralement sphériques, et rebondissent... ; période transitoire entre neige et pluie verglaçante... (ne surtout pas confondre avec la grêle)




37 et demi de semelle ne suffisent pas. Le message est clair. Sous l'inévitable manteau blanc - loin de me plaindre, je sais que l'an passé à la même date 73 cm de flocons étaient déjà tombés - mais tout de même, une belle "bordée de neige" de 25 cm en début de semaine ... alors que 5 cm étaient annoncés et beaucoup plus envisageable pour une débutante...

La belle neige poudreuse fait place au grésil, suivie de près par une pluie glacée en attendant l'inévitable retour de ... la neige ... Tout ça s'entasse donc gaiement mais la lutte s'organise. Pneus neige obligatoires dans quelques jours sur les routes du Québec ; cela évitera les crissements lugubres (de dents ?) et de véhicules désespérément immobiles, même si les conducteurs se garent désormais en épis, sensés faciliter le départ et le déneigeage de leur précieuse auto (et peut être éviter aussi les envolées de bouillies brunes au feu vert ?). Difficile d'imaginer l'organisation du déblayage. Pour la seule ville de Montréal, la neige donne, nuit et jour, du travail à 3000 personnes. Mini tracteurs pour les trottoirs, immenses déneigeuses œuvrant en binômes pour la chaussée, camions ramassant la neige et au moins une pelle par habitant !

Sujet de réflexion : les charmants escaliers sont gelés et enneigés ; faut il alors laisser un tapis de neige pour éviter de glisser ?





Donc, beaucoup la pousse et la repousse mais peu la ramasse cette belle neige ! Du balcon tombe par pelletées de quoi couvrir les escaliers, de l'escalier, la neige atterrit sur le petit chemin des piétons, des voitures, volent de quoi encombrer chaussée et trottoir ... Digne des Shadoks ou du bouton de Lost à presser toutes les 108 minutes ...
J'ai beau plaindre très sincèrement les automobilistes tout en souriant de ne pas en faire parti, le quotidien du piéton est ... rude.
Des trottoirs et chaussées si spacieux à mon arrivée, résiste un petit sentier où il fait souvent bon marcher en file indienne ; courtoisie et prudence de rigueur. Les piétinements salissent le petit chemin et ... fond la neige ! Le sentier maronnasse et flic flocant aux mous et blancs talus dissimulent (mal) les plaques de verglas. Impossible de baguenauder et malgré l'attention prêtée à chaque pas, les dérapages sont soudains et incontrôlables. Dangereuses envies de grandes enjambées, de vitesse ou de rallier un point à un autre, tout simplement. Patience ! Une pensée pour le pitoyable (dit on) service des urgences de Montréal dégrise illico. Humilité nécessaire à la traversée citadine.






Le parc, un peu délaissé, est préservé, la neige propre, magnifique absorbe le bruit. Une couche de glace enrobe chaque branche, chaque petite feuille, les arbres brillent ! J'attends presque qu'ils tintent tellement ils semblent de cristal. La neige crisse sous les pas comme du coton. Peu de promeneurs, si ce n'est un skieur de fond et quelques bibendums accompagnés de quadrupèdes visiblement ravis de s'ébattre en dehors de l'enclos réservé.





Emmitouflée (à grand renfort de diverses épaisseurs, on s'en doute), la chapka abritée par une capuche, qui n'a rien de décorative mais calfeutre l'espace de la nuque qui sinon, offrirait quelque prise au vent ou à la neige, le godillot mal assuré, la moufle couvrant le gant, la truffe humide, ainsi se promène -t-on aujourd'hui dans les rues de Montréal ...


mercredi 26 novembre 2008

57 heures à Toronto



Fi donc de la querelle de clocher opposant Montréal à Toronto (ou Montréal à Québec ou Montréal et le reste du monde,) me voilà donc accueillie à Toronto, la plus grande ville du Canada, par une tempête de neige et une température de - 8°.

Arrivée pour le moins chaotique sur le territoire anglophone ; non seulement quatre heures de plus que prévu pour rejoindre l'aéroport de Toronto, mais plus d'une demie heure a été nécessaire à Air Canada pour trouver un escalier nous permettant de quitter l'avion ! (Ha, si seulement j'avais pu voir la fin de "Bienvenue chez les ch'tits" ... troublantes similitudes avec le joual des québécois ... ).





Démonstration d'émotions toute bretonne, les retrouvailles furent chaleureusement célébrées par une bataille de boules de neige en règle et un superbe bonhomme à l'entrée du Marriott Downtown. Chance fabuleuse d'être au cœur même de l'action. (toisée du dix septième étage !)

Parée pour les grands froids et n'offrant au vent qu'un bout de nez rouge, un café à la main (je comprends enfin le réconfort d'un liquide brûlant, excellent compagnon de promenade givrée), la démarche mal assurée (sur les trottoirs pourtant déblayés) et encouragée par un beau ciel bleu, je découvre avec bonheur la proximité de mes objectifs touristiques. L'AGO, musée des Beaux Arts (que Maya, en voyage d'affaires n'aura malheureusement pas le temps de visiter) n'est qu'à quelques blocs, il me suffit donc maintenant de traverser Chinatown pour me rendre Kensington Market.







Le quartier chinois de Toronto, (l'un des plus importants du Canada) est clairement annoncé ; tranchant avec les buildings du quartier d'affaire, les idéogrammes des enseignes offrant des massages de pied à 25 $ se répètent, les restaurants bien sûr, mais aussi les vidéo club, le plus troublant étant les étals de fruits, de crevettes séchées (?) et les canards pendouillants en vitrine derrière des chinois affairés à déblayer leur bout de trottoir à grands coups de pelle à neige ...


Le marché de Kensington se réveille aussi avec la même gymnastique. Tout aussi charmants que mes joyeux québécois, les torontois patientent gentiment pour me laisser photographier. Après le ballet des "tracteurs déblayeurs" aperçus dans la nuit (grâce à ce magnifique retard), ces gestes clairements routiniers que je suis seule à regarder rendent terriblement concret mon hiver québécois à venir ... Mais avec le soleil de mon côté, rien ne saurait gâcher mon exploration d'un quartier au goût d'Earl Grey, soupirant d'aise (en regrettant mes lunettes de soleil) à la terrasse d'un café (encore !) devant une architecture qui (enfin !) me sourit et me parle !





De petites maisons colorées aux jardins charmants, des puces aérées et mélangées à des poissonneries, des boucheries, bref toute sorte de commerces et - élément important - le "marché", qui s'étend tout de même sur plusieurs rues, est accessible via un autre quartier vivant, lui même relié à un autre quartier ... Quelques usines fument par ci par là mais se mélangent au paysage, les fils électriques barrant le ciel sont aussi nombreux qu'à Montréal mais au moins certains sont pour le joli tramway rouge ... Est il bien utile de comparer une ville à une autre ? Suis je simplement grisée par mon statut officiel de touriste ? Cette réflexion, menée au carrefour de Dundas street et St Patrick, fut stoppée nette par une boule de neige m'explosant en pleine figure. (Je ne saurais jamais si les flocons me dégoulinants dans le cou étaient dûs au réchauffement de la neige du toit de l'abri bus voisin, d'un malicieux torontois ou de cette pensée peu profonde)





Le lendemain, réfugiée bien au chaud une bonne partie de la journée à l'AGO, ravie de jouer avec de vieux appareils de stéréoscopie (la photo en stéréo !), perplexe par moment devant les étages d'Art contemporain, étonnée du peu d'œuvres autochtones à l'étage "canadien" mais bluffée par le nombre de représentations de la forêt et de la mythique cabane au fond des bois, comme si le plaisir de retrouver une compatriote et amie de jasette ne suffisait pas, le musée a aussi organisé une impressionnante exposition européenne.
"17th-century Dutch and Flemish painting, 17th-century Italian baroque works, 19th-century French impressionism, 20th-century surrealism ..." as they say !
Formidable et étonnant moment en traversant les salles, sentiment de familiarité, de retrouvailles.


En fin d'après midi, le taxi pour l'aéroport réservé, Thomas, confrère inspiré de Maya, nous donne rendez vous pour boire un verre. Tout d'abord frustrée de partager ces derniers moments avec un inconnu "des assurances", c'est finalement bouches bées et collées à la vitre du bar du Canoé, un verre de Chardonnay à la main que nous assistons au coucher du soleil, perchées non seulement sur nos tabourets mais au 51ème étage d'une tour voisine de la prestigieuse CN Tower (la plus grande tour du monde avec ses 553,33 m. toujours dans mon champs de vision durant mon séjour). Découverte inespérée, compte tenu du peu de temps restant, la ville s'éclaire peu à peu à nos pieds et devant nous, le lac Ontario (une mer !), les îles... Le retour à l'hôtel intitulé "remontée des saumons" à cause du flux des businessmen descendant tous d'un même pas décidé vers le métro, fut absolument euphorique. Ravies, nous nous séparons "just in time" dans les couloirs de l'aéroport, destination Munich et Montréal ; d'ar gêr ! *






* à la maison !


PS : les photos : http://www.facebook.com/album.php?aid=41108&l=626a0&id=651317263