Fin de semaine de l'action de grâce, nous voilà donc partis au parc de la Mauricie - cœur des Laurentides - Trois heures de route, halte à "Trois Rivières" et terminus à "Grand Mère", l'arrêt d'autobus le plus proche du parc national, à une quinzaine de kilomètres de là.
Avant même de quitter la ville, on se rend vite compte que le véhicule particulier est le sésame de l'aventure canadienne. A l'entrée du parc, uniques piétons, nous devrons prendre la file entre les voitures pour régler un montant identique à nos amis motorisés ... et ... je ne m'étendrais pas sur notre mésaventure hébergementesque quoique ... suffisamment incroyable pour être brièvement contée :
Le "Canard Médeau" répond positivement à un mail demandant à réserver une chambre. Au second mail confirmant ma réservation et demandant s'il y a un bus permettant de se rendre au gite, on me répond qu'il n'y a pas de bus mais d'autres auberges. Je confirme donc à nouveau notre réservation avant de m'engouffrer dans le métro qui amène au bus pour Grand Mère et de là, à coup de pouce, nous franchissons sans trop de mal les 15 kilomètres pour arriver devant l'aubergiste qui refuse de nous louer la chambre ! Nous n'avons pas de voiture ! Comment allons nous faire demain ? Objectant que nous sommes bien arrivés aujourd'hui (trop complexe) que nous ferons la même chose demain ? Que nenni, le ton monte à la troisième phrase : nous ne sommes pas correc' ! ... Fin de l'épisode désagréable ...
Mais, à quelques mètres de là, assis dans son pick up rouge et fumant des Peter Jackson (également rouges), Steeve veille. C'est grâce à lui (déjà) que nous avons franchi les derniers kilomètres de cette petite route sublime, serpentant dans une forêt aux couleurs incroyables (même si notre nouvel ami trouve les arbres déjà bien déplumés, les feuilles rouges - tiens !- n'ont pas résistées à la dernière gelée ... ) Grandiose, en toute simplicité, il devient notre guide, notre protecteur. Racontant notre histoire en téléphonant de la réception d'une auberge à toutes celles de la région, pour finalement nous déposer à l'hôtel "Econo-confort" de ... "Grand Mère"! ... Il s'agit du week end de Thanksgiving (pour ceux qui ne suivent pas) et donc une réservation était bien nécessaire (ce n'est pas ce que nous avions prévu ?? Bref)
Le lendemain, après "avoir pris une marche" de 11 kilomètres dans le parc - forêt aux couleurs magnifiques, petit sentier (escarpé, comme il se doit), écureuils, tic et tac, grenouille (une seule !) lacs, rivières, cascade ; impossible de faire une description ou une photo qui rende justice - Steeve donc, nous a présenté ses parents qui passent l'été au chalet au bord du lac et gavé de sirop d'érable maison et de petits carrés de crème au même parfum - incomparable, évidemment, aux produits commercialisés - .
Première étape gastronomique, suivie d'une initiation à la "poutine" et à la "veillée" toute québécoise (ou mauricienne ?). Et là, bien qu'ayant crapahutés sur les chemins sans déjeuner (nous ne pensions pas que le pouce nous amènerait si vite au parc), si j'ai un conseil pour les novices, mieux vaut terminer la veillée par la poutine plutôt que de chercher à digérer les frites en sauce et le fromage en grains (qui fait couic sous la dent) en buvant de la bière debout, même dans un endroit appelé "Lido"et où, malgré les 10° et la pluie, les chums de filles (si) font la jasette (si si !) dehors en débardeur pour fumer et boire, abritées d'un parasol en attendant leur tour au karaoké ... Il a même poussé la gentillesse après cette tournée des grands ducs faisant un détour de plusieurs kilomètres pour nous montrer, by night, la cité de l'énergie de Shawinigan - première ville à se doter de l'éclairage public -, sa tour, ses barrages hydroélectriques, son usine d'aluminium aux cheminées crachantes ... étonnant après le bain de chlorophylle aux couleurs de ... l'été indien ! ..
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